Sarko la louze
DU bon usage de la m�thode Cou� en politique : pour lui et pour les autres. Quand Sarko d�clare le 18 septembre dernier, � la suite d’�lections partielles en France, que « les brillantes r��lections tant � l’Assembl�e nationale qu’au S�nat confirment que l’Union pour un Mouvement Populaire est incontestablement la premi�re force politique de France », il veut dire qu’il est bien content d’avoir �chapp� � une d�culott�e suppl�mentaire mais que �a a �t� ric-rac, � consid�rer par exemple le score minable de l’ancien ministre Marc-Philippe Daubresse (�poque Raffarin) : r��lu d�put� du Nord avec 53,23% des suffrages et 70,28% d’abstention. Et quand le lendemain, apr�s les �lections l�gislatives en Allemagne, il envoie une note de f�licitation � Angela Merkel : « la confiance que t’ont t�moign�e les �lecteurs allemands confirme que les id�es et les valeurs que nous partageons sont justes », Sarko exag�re juste un poil sur la confiance des �lecteurs : 225 si�ges pour les id�es que partagent Angie et petit Nicolas, 222 pour les socialisses presque � gauche.
La m�thode Cou� qu’il utilise pour ses petits camarades est surtout valable pour lui. Et �a fonctionne : � force de matraquage, � force d’�tre toujours derri�re la porte qu’ouvre le journaliste, il r�ussit � convaincre jusqu’� ses pires ennemis que son chemin passera par l’Elys�e.
Bien s�r, Sarko a quelques vrais amis, et m�me un fan-club qui applaudit la niaque r�formiste du tribun et la modernit� de son langage. On trouve des post-adolescents pour grossir les rangs des « jeunes Populaires » qui viennent l� dans l’espoir de rencontrer d’autres puceaux, parce que si on doit compter sur les r�unions de cat�ch�se pour d�couvrir la vie ce n’est pas demain qu’on va rompre avec la veuve Poignet. Chers petits. Il n’y a pas que le sexe dans la vie. Il y a aussi la politique, ouvrez les yeux.
Oui : Nicolas est sorti vainqueur de quelques batailles �lectorales. Surtout celles gagn�es d’avance.
En 1983, ce ne fut pas tr�s difficile de s’emparer de la mairie de Neuilly apr�s la mort du gaulliste Peretti. Il aurait profit� de l’hospitalisation du pr�tendant Pasqua pour convaincre ses petits camarades de voter pour lui. On reste entre soi. Pour ceux qui l’ignorent, le dernier militant de gauche d�clar� dans cette ville de bon go�t a �t� tartin� de goudron et de plumes puis banni � coups de pieds dans les fesses voil� fort longtemps.
Passons sur les m�ga-scrutins de liste (Parlement Europ�en) ou de copinage (pr�sidence du Conseil G�n�ral des Hauts de Seine), toujours favorables � l’ambitieux qui serre les bonnes paluches.
En 2004, Sarkozy se fait �lire � la t�te de l’UMP avec un score Saddam-Husseinien. Ouf, quelle bataille ! Quel suspense ! Les deux ou trois clampins qui s’�taient pr�sent�s face � lui pour donner une �paisseur d�mocratique au scrutin en ricanent encore.
Ces grandes victoires permettent justement � Monsieur de donner des le�ons de d�mocratie. Et vas-y que je p�rore. A bien y regarder, il s’agit surtout de bloquer ses adversaires avant l’expression d�mocratique. Tous les coups sont permis. Si je me d�barrasse de Le Pen avant 2007 je r�cup�re ses �lecteurs, pense le Croquemitaine qui attaque le Front sur tous les fronts : par le programme et par derri�re. D’o� cette volont� subite de rendre publics les 500 parrainages indispensables � chaque candidat. Dans le m�me genre, c’est uniquement parce que le pr�sident de l’UMP se sent puissant au sein de son parti qu’il r�clame des primaires pour faire la nique � Galouzeau.
- "Si je veux, je suis aussi capable de lever le point gauche. Mais r�cup�rer les voix trotskistes n’est pas encore � l’ordre du jour."
Revenons � l’Histoire. Sarkozy a �t� bien inspir� de soutenir Balladur en 1995. C’est ce qu’on appelle la vista du loser.
Avec le hold-up de Chirac en 2002, voil� notre h�ros gonfl� d’orgueil qui sort du purgatoire et commence � s’agiter. Rappelons quand m�me que le 21 avril, seuls 13,75% des �lecteurs inscrits choisissaient l’UMP. Notre h�ros va perdre les R�gionales, comme tous ses copains de l’UMP, les Europ�ennes, comme tous ses copains de l’UMP, le r�f�rendum sur la Constitution europ�enne, comme tous ses copains de l’UMP et autres acolytes de la Une de Paris-Match. Et c’est ce mec-l� qu’on pr�sente comme un winner.
Ajoutons qu’il a perdu un scrutin suppl�mentaire tout seul comme un grand : le r�f�rendum sur la r�forme institutionnelle en Corse. Vous vous souvenez, en juin 2003, Raffarin et Sarko debout sur des chaises en plastique, essayant de s’exprimer sous la bronca des manifestants � leur arriv�e � Bastia ? Un grand moment.
La louze. Guillaume Sarkozy, le frangin, a perdu son combat pour la pr�sidence du MEDEF au d�but de l’�t� 2005 avant de d�poser le bilan de sa PME ("Tissage de Picardie") quelques mois plus tard. Y aurait-il une mal�diction sur cette famille, un peu comme des Kennedy sans Marilyn ?
Voil� le paradoxe : Sarko est partout, mais il n’ira nulle part.
A dire vrai, la m�thode Cou� bat de l’aile. M�me les m�dias tentent de prendre du recul et s’interrogent sur le traitement par « les m�dias » (c’est-�-dire les confr�res) des d�boires sentimentaux ou des maux de t�te du Ministre de l’Int�rieur. D�boires dont tout le monde se tamponne, y compris le voleur de bicyclette multir�cidiviste � qui l’Etat va bient�t imposer de porter un bracelet de cheville, ou la petite fille rafl�e dans son �cole maternelle avant d’�tre reconduite � la fronti�re. C’est une mise en abyme qui pr�figure la chute. On parle toujours autant de Sarkozy mais c’est pour dire qu’on va bient�t finir d’en parler. Le fait est qu’il quitte les pages au fur et � mesure que Dominique Galouzeau de Clayderman, le grand po�te des supermarch�s politiques, les investit. Lui non plus n’a aucune chance, mais on �voquera son cas une prochaine fois.
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« heureusement que Sarko prend les choses en main et renvoit ces arabes chez eux »