LA Marine nationale ne fait pas toujours attention � ses archives et ne se soucie gu�re du b�n�fice culturel que pourraient en tirer le public des chercheurs autant que le grand public.
Les Archives du Port de Toulon d�tiennent pourtant le fonds le plus volumineux du d�partement Marine de France, avec plus de quinze kilom�tres lin�aires. Elles concernent l’activit� maritime de Toulon, ainsi que des �tablissements de la Marine nationale bas�s en Afrique du Nord et en M�diterran�e, et ce depuis le XVIIe si�cle.
Actuellement, les d�p�ts d’archives sont �parpill�s aux quatre coins de Toulon. Certains b�timents sont r�cents mais la climatisation n’en fait qu’� sa t�te, les variations de temp�ratures provoquent alors l’irruption fatale de champignons � la surface des vieux papiers. Les bureaux des personnels sont quant � eux soumis � des fuites d’eau provenant du plafond en cas de fortes pluies. D’autres archives sont conserv�es au fort Saint-Antoine, dans des conditions encore plus pr�caires, � savoir les soutes � munition.
Toujours est-il que la Marine a d�cid� de leur construire un b�timent tout neuf � c�t� de la porte Castigneau. Manque de pot : cette construction sera termin�e en 2009 et le b�ton ne sera � coup s�r pas tout � fait sec lorsque les services d’archivage d�m�nageront leurs "tr�sors". Ce qui signifie que des mycoses appara�tront � l’horizon 2010.
La Marine accueille les amateurs de vieux papiers dans sa biblioth�que, passage de la Corderie. Ce public se compose essentiellement d’officiers en retraite, d’�tudiants de master et parfois de scolaires venant d�couvrir ce qui fait l’histoire. Outre le fait que Toulon n’ait pas la moindre pr�tention de mettre en valeur ce b�timent assez rare [1], les lecteurs et personnels ont droit toute la journ�e � des odeurs naus�abondes. La direction a fait son choix : pour 15.000 euros, elle a �quip� le lieu de cam�ras pour traquer l’�ventuel voleur de m�moire.
Ces petites mis�res en rien passag�res ne d�pendent pas toujours des reponsables toulonnais. La direction parisienne du Service Historique de la D�fense porterait, para�t-il, un regard n�gligent vis-�-vis des personnels m�ridionaux si peu civilis�s. L� encore, ce m�pris de la hi�rarchie militaire est historique !