LE 2 janvier dernier, la comm�moration annuelle en l’honneur des R�sistants varois morts pour la France s’est termin�e sur un air de discorde. Il faut dire que le texte de Claude Roddier, pr�sidente de l’ANACR Var, �tait, d’aucun dirait... piquant. Si piquant que le repr�sentant du Pr�fet et la d�put�e de la circonscription ont tourn� les talons et quitt� la salle des f�tes. Encore une sale d�faite...
Mais qu’est-ce qui a tant irrit� Josette Pons ? Ce n’est s�rement pas le rappel des R�sistants morts dans le Var. Il est toujours facile de s’incliner sur une tombe, � Colombey comme � Jarnac, sur le plateau des Gli�res comme sur celui de Signes.
Non, ce qui a d�plu, c’est � coup s�r le rappel de ce que fut le projet du Conseil National de la R�sistance. Ne serait-ce que l’introduction de ce texte fondateur : « les repr�sentants des organisations de la R�sistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques group�s au sein du CNR, d�lib�rant en assembl�e pl�ni�re le 15 mars 1944, ont (...) d�cid� de s’unir sur le programme suivant, qui comporte � la fois un plan d’action imm�diate contre l’oppresseur et les mesures destin�es � instaurer, d�s la Lib�ration du territoire, un ordre social plus juste ».
Mme Roddier a eu l’outrecuidance de renvoyer ces principes aux oreilles d’une d�put�e r�actionnaire, et m�me de les mettre en perspective :
« Une question se pose toujours devant l’injuste sort r�serv� � ces jeunes martyrs. Pourquoi avaient-ils pris ce risque ? Quelles �taient leurs principales raisons ? Nous connaissons la r�ponse en ce qui les concernait au pr�sent, en 1944. Tous les r�sistants l’ont dit et r�p�t� : leur premi�re motivation a �t� la d�fense de la France. La deuxi�me, surtout pour quelques uns, dont ces jeunes FTP faisaient assur�ment partie, a �t� le projet de rendre les hommes heureux. Le programme du CNR s’appelait “les jours heureux”. Ils ont r�ussi leurs deux paris. La France lib�r�e, lib�r�e par nos alli�s mais aussi par elle m�me, a pu mettre en place le programme pour lequel ces hommes avaient donn� leur vie. Qu’en est-il aujourd’hui ? » [1]
Entre lire le journal de maquis du Lieutenant Vallier et r�soudre des grilles de Sudoku sur les bancs du Palais Bourbon, Josette Pons n’h�sitera jamais une seconde. C’est ce qu’on doit appeler l’esprit de r�action.
[1] Pour lire l’allocution compl�te, rendez-vous ici