Cuverville
M�dia
Br�ve mise en ligne le le 26 /04 /2007
D�bat Royal/Bayrou : une journ�e sans pression

C’est la loi des s�ries. Le PDG du groupe Nice-matin se retrouve une fois de plus au coeur de l’actualit�, une fois de plus � d�fendre la d�ontologie de la presse quotidienne r�gionale dont il est, en tant que pr�sident du SPQR, une sorte d’�tendard.

Vendredi 27 avril. Dans dix jours, le deuxi�me tour de l’�lection pr�sidentielle.
Le SPQR organise les rencontres entre journalistes et candidats encore en lice (mais pas la rencontre des candidats entre eux dont on laisse l’exclusivit� � la t�l�vision). Royal dit : tiens, je pourrais profiter de cette occasion pour d�battre avec Bayrou.
Oui mais.

Comboul tique, consid�rant que « l’intervention suppl�mentaire de M. Bayrou [peut] �tre de nature � modifier les conditions du d�bat et � alt�rer "l’�quit�" qui doit �tre respect�e entre les candidats : "Nicolas Sarkozy [peut] �tre surpris que la donne ait chang�" » [1]. Et surprendre monsieur Nicolas, qui avait eu le bon go�t de choisir la PQR pour faire sa d�claration officielle de candidature en novembre 2006, ne serait pas tr�s correct.
Malgr� tout, le PDG des journaux Var et Nice-matin, dont on rappelle qu’il sont quasiment la seule source d’information quotidienne �crite pour les deux d�partements les plus sarkozystes de France (Var et Alpes-maritimes), tient � pr�ciser que le SPQR voit plut�t le d�bat d’un bon oeil : « m�me si �a [favorise] S�gol�ne Royal, nous [sommes] plut�t pr�ts � le faire » [2].

Plut�t pr�ts � le faire, mais plut�t h�sitants. Une br�che dans laquelle la candidate socialiste s’engouffre en laissant entendre que le SPQR a subi des pressions pour �viter la rencontre. Les staffs de Royal et Bayrou se tournent d�sormais vers Canal+, la presse quotidienne r�gionale a rat� le coche, tant pis pour elle.

« Je d�ments formellement toute pression » s’indigne Comboul. « Il y a des choses qui sont inacceptables. La presse r�gionale n’est sous aucune influence partisane ». Un de ses coll�gues a pourtant indiqu� � l’AFP que l’�quipe de Sarkozy avait fait savoir qu’un d�bat entre Royal et Bayrou au forum de la PQR « compromettait sa propre participation », en d�mentant toute pression.

Le SPQR justifie son h�sitation par le casse-t�te de "l’�quit�" : « selon le pr�sident d’un journal r�gional qui a demand� � ne pas �tre cit�, une grande majorit� de patrons de presse �tait favorable au d�bat mais cela posait probl�me avec le CSA  ». Autre probl�me invoqu� : les difficult�s techniques relatives au tournage r�clam� par Bayrou.

Pression ou pas ? Censure, autocensure, ou c’est comme �a et pis c’est tout ?
On peut s’interroger sur le peu de motivation du SPQR � trouver rapidement une solution aux probl�mes malgr� le "coup" m�diatique que repr�sentait l’organisation d’un tel d�bat. « Gilles Dauxerre, directeur de la r�daction de La Provence, a d�clar� � l’AFP qu’il �tait favorable � ce d�bat Royal-Bayrou : "�a cr�ait l’�v�nement et �a mettait la presse r�gionale en avant" ».
En ce qui concerne plus sp�cifiquement Nice-matin, qu’on a connu moins scrupuleux en mati�re de "coups", il y avait peut-�tre l� de quoi renflouer un peu les caisses, deux semaines apr�s une gr�ve surprise du personnel technique qui a fait perdre au groupe 300.000 euros selon l’aveu m�me de Michel Comboul.

Aux derni�res nouvelles, Canal+ a aussi jet� l’�ponge.
Le Conseil Sup�rieur de l’Audiovisuel, dont le pr�sident impartial est Michel Boyon — ancien directeur de cabinet de Jean-Pierre Raffarin —, d�ment avoir fait pression sur Canal. Canal d�ment avoir subi la moindre pression, mais invoque le probl�me r�current de l’�quit�. Bayrou est certain que Canal a subi une pression de la part de Sarkozy. L’�quipe de Sarkozy hurle � la calomnie et d�ment toute pression. Ce n’est plus une campagne �lectorale, c’est une cocotte minute.




[1] AFP, 26 avril. Jusqu’� la fin de la br�ve, tous les propos entre guillemets se rapportent � cette d�p�che.

[2] Les verbes entre crochets sont � l’imparfait dans la version rapport�e par l’AFP puisque Comboul s’exprime a posteriori.