Hello,
Oui. Sarko a de fortes chances d’exploser en vol. Malheureusement il aura eu le temps de semer de futurs maux avec ses mots.
Petite d�monstration par l’exp�rience - le 10 novembre 2005, vers 13h30, je prends ma douche dans les vestiaires d’un club de sport toulonnais.
Pendant que je m’habille, un adh�rent moustachu, pensant sans doute trouver un �cho favorable alentour, se lance dans une diatribe violente contre ces « connards qui brulent des bagnoles ! »
Je ne r�agis pas, pensant que dans le “feu” des �v�nements, des individus peu inform�s et sans nuance puissent se laisser emporter par une compr�hensible �motion et un vocabulaire fleuri.
Mais la suite me fait d�chanter et me ram�ne brutalement � la r�alit� vraie de la b�tise humaine.
J’ai alors droit � :
« heureusement que Sarko prend les choses en main et renvoit ces arabes chez eux »
« pour qui se prennent-ils ? Si ils ne sont pas contents, qu’ils rentrent chez eux »
« c’qui se passe, c’est le r�sultat de notre laxisme »
« regardez ! En Corse y mouftent pas ! »
Bon l� je m’�nerve un petit peu et me dirige derechef vers l’apprenti tribun pour lui annoncer 1°) qu’il n’est pas oblig� de faire profiter � tout le monde de ses remarques philosophiques, 2°) que la violence n’a en effet jamais rien r�solu mais qu’elle peut au moins nous faire nous interroger sur les �v�nements et leurs causes, 3°) qu’il n’a jamais d� s’arr�ter dans une cit� difficile autrement qu’� la t�l�vision, ni discuter avec un « jeune », 4°) que les gens qu’il serait heureux de voir reconduits � la fronti�re sont aussi fran�ais que lui !
Bon, vous imaginez l’effet ?! Dans un premier temps, il reste interloqu� devant quelqu’un qui s’oppose � sa vision civilisatrice. Puis il retrouve rapidement ses esprits pour se lancer � nouveau dans un discours aussi peu structur� que ses remarques � l’emporte-pi�ce.
Je lui tourne le dos et m’en vais.
Ceci pour dire que des id�es qui jusque -l� �taient r�serv�es au cercle restreint de ses relations, dont on avait un peu honte, que l’on sentait vaguement simplificatrices, ces id�es donc ressortent en force et d�bordent sur la chauss�e comme des �gouts trop longtemps contenus.
Monsieur Sarkozy est un irresponsable : en s’appropriant le vocabulaire du commun, il a l�gitim� les id�es que ce vocabulaire qualifiait.
Cordialement et avec vigilance.