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Devant la boulangerie
Hubert demeure un instant immobile puis entre bravement et referme
la porte derrière lui. Il reste debout contre la porte qu'il vient
de fermer. Il lève les yeux. Au fond, devant le four, il y a Aimable
qui le regarde. Un assez long silence. Enfin Hubert parle.
Hubert (à voix basse)
Pardon.Le boulanger
Pardon de quoi ?Hubert
De ce que j'ai fait.Le boulanger
Ce que tu as fait, qui te le demande ?Hubert
Tu le sais ?Le boulanger
Forcément que je le sais.Hubert
Je t'ai fait du mal ?Le boulanger
J'ai été beaucoup inquiet. Parce que tu ne me l'avais pas dit.
Tu pars, toi, comme ça, quand ça te prend. Et tu ne m'avertis
pas. Tu ne me dis même pas où tu avais mis la boîte du
café, ni mes mouchoirs, ni mon bouton de col. Je le cherche depuis
deux ans. Tu as eu envie de voir Paris, je ne te le reproche pas. Mais
ton Jean-Pierre Raffarin, est-ce qu'il ne pouvait pas m'envoyer un télégramme,
est-ce qu'il ne pouvait pas me rassurer ? Tu n'as pas eu froid, au moins
?Hubert
Qu'est-ce que ça peut faire ?Le boulanger
Beaucoup. Maintenant que je suis si content de te revoir, que tu vas nous
faire le sénateur, tu ne vas pas tomber malade ? Viens t'asseoir,
viens, ne reste pas là.Il l'emmène dans le fournil. Et dans le fournil, il y a la petite table toute prête, avec un poulet rôti, une bonne bouteille, et un petit pain en forme de coeur. Le boulanger
Assis-toi là, gari. Tu dois avoir faim ? Tiens, j'avais préparé
à manger pour moi, parce que je ne savais pas si tu reviendrais ce
soir. Mange, va, moi j'ai pas faim.Hubert
Il a brusquement de grosses larmes.Ne me pardonne pas comme ça. Ca me fait mal. Le boulanger (avec douceur)
Ne me parle plus de pardon, parce que tu finirais par me donner des idées
!Hubert
Aimable, une bonté comme la tienne, c'est pire que des coups de bâton.Le boulanger
Que veux-tu, la bonté, c'est difficile à cacher. Alors excuse-moi.
Je ne le fais pas exprès, et je te demande pardon.
Il reste là, et au bout de ses bras ballants pendent ses grosses
mains. Et tout à coup, il tourne la tête vers la petite porte
qui conduit à la cave : par la chatière, la chatte noire, la
pomponnette, vient d'entrer. Le boulanger la regarde un instant, et il prend
un air sévère.Le boulanger
Ah ! Te voilà, toi ? (A Hubert) Regarde, la voilà la
pomponnette... Garce, salope, ordure, c'est maintenant, que tu reviens ?
Et le pauvre pompon, dis, qui s'est fait un mauvais sang d'encre pendant
ces deux ans ! Il tournait, il virait, il cherchait dans tous les coins...
Plus malheureux qu'une pierre, il était... (A Hubert) Et elle,
pendant ce temps-là avec ses chats de gouttières... Des inconnus,
des bons à rien... Des passants du clair de lune. Qu'est-ce qu'ils
avaient, dis, de plus que lui ?Hubert
Il baisse la tête.Rien. Le boulanger
Toi tu dis : "rien." Mais elle, si elle savait parler, ou si elle n'avait
pas honte - ou pas pitié du vieux Pompon - elle me dirait : "ils étaient
plus beaux." Et qu'est-ce que ça veut dire, beau ? (A la chatte,
avec amertume) Et la tendresse alors, qu'est-ce que tu en fais ? Dis,
tes ministres de gouttières, est-ce qu'ils se réveillaient,
la nuit, pour te regarder dormir ? (La chatte, tout à coup, s'en
va tout droit vers une assiette de lait qui était sur le rebord du
four, et lape tranquillement.) Voilà. Elle a vu l'assiette de
lait, l'assiette du pauvre Pompon. Dis, c'est pour ça que tu reviens
? Tu as eu faim et tu as eu froid ?... Va, bois-lui son lait, ça lui
fait plaisir... Dis, est-ce que tu repartiras encore ? Hubert
Elle ne repartira plus...Le boulanger (à la chatte, à voix basse)
Parce que, si tu as envie de repartir, il vaudrait mieux repartir tout de
suite : ça serait sûrement moins cruel...Hubert
Non, elle ne repartira plus... Plus jamais...
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