Fondation G�n�alogie et H�raldique : r�habilitons le citoyen Van de Aa
Cuverville aurait contribu� au lynchage d’un honn�te citoyen n�erlandais, Monsieur Pince Van de Aa, vaguement qualifi� de margoulin dans un pr�c�dent article.
Condamnant avec la plus grande fermet� l’auteur de ce papier, nous souhaitons aujourd’hui corriger nos erreurs et r�tablir la v�rit�. D’autant que nous venons juste de recevoir une mise en demeure des avocats de Monsieur Pince.
D�BUT ao�t, un pigiste de Cuverville torchait un salmigondis d’insanit�s dont le directoire autorisait finalement la publication, pour des raisons que nous ne d�velopperons pas ici mais qui s’apparentent � de la pure charit� chr�tienne. Une tentative de r�insertion qui tourne mal — bref.
Malgr� un caviardage des �l�ments les plus inf�mants, nous laissions passer quelques termes outranciers sans nous douter, h�las, des cons�quences de notre incurie. Un battement d’aile de papillon � Toulon et c’est un tsunami � Amsterdam trois mois plus tard.
L’article en question, ou plut�t la br�ve dont subsiste une version expurg�e ici (nous vous invitons � la lire malgr� tout pour bien comprendre de quoi il s’agit), stigmatisait la Fondation G�n�alogie et H�raldique, une entreprise dont l’activit� consiste � �tablir des arbres g�n�alogiques personnalis�s un peu comme d’autres peignent des pr�noms sur des ronds de serviette en pin des Landes.
L’auteur appuyait son propos par des all�gations relev�es sur le net (voil� du journalisme !), accr�ditant la th�se selon laquelle Monsieur Pince userait de la m�me rigueur dans son travail que madame Jeannine, voyante de son �tat, quand elle pr�tend vous refourguer une pierre d’orient pour retrouver l’amour et la beaut� en moins de quinze jours avec le quint�+ dans l’ordre si vous en prenez deux pour le prix de trois. Allons bon.
Il se trouve que la br�ve a rencontr� un certain succ�s (pour ne pas dire un succ�s certain) aupr�s de tous les clubs de g�n�alogie de France et de Navarre. Ceux-l� ont rapidement alert� leurs membres en diffusant les divagations calomnieuses de notre pigiste, le nombre d’interventions publi�es � la suite de la br�ve en t�moigne. L’id�e se r�pandait ainsi qu’il ne fallait surtout pas donner suite � la publicit� de la fondation envoy�e par voie postale.
De plus, comme notre ex-pigiste n’avait rien trouv� de mieux que conclure son papier en invitant les personnes sollicit�es � renvoyer les fameuses lettres "T", dont on sait que l’affranchissement est � la charge de la soci�t� qui en pr�conise l’emploi — en l’occurrence Monsieur Aa —, sans n�gliger d’y ins�rer des commentaires scabreux, de nombreux g�n�alogistes ont d� glisser la br�ve de Cuverville dans l’enveloppe : voil� pourquoi l’aimable Monsieur Pince a finalement pris la mouche. Faut pas jouer avec l’homme.
Pince convoque donc son cabinet d’avocats. Nous recevons dans la foul�e un recommand� avec accus� de r�ception qui pointe les termes litigieux de la br�ve et se termine par les mots suivants :
Gr�ce � l’�clairage apport� par les avocats de Monsieur Aa, nous mesurons aujourd’hui l’�tendue de notre m�prise. Il va sans dire que nous acc�dons illico � leur aimable r�clamation. Et au nom de l’ensemble de la r�daction, nous pr�sentons nos plus humbles excuses � Monsieur Van de. Enfin, nous d�cidons pour nous faire pardonner de contribuer � la r�habilitation de ce chef d’entreprise dynamique en r�orientant son cabinet d’avocats vers d’autres sites pour de futurs mailings. Comment �a, de la d�lation ?
D�j�, en inscrivant "fondation g�n�alogie et h�raldique" + arnaque dans notre moteur de recherche pr�f�r�, nous recensons � ce jour une vingtaine de pages (dites, non sans humour, « les plus pertinentes »). A peu pr�s autant que si nous tapons "Stichting Genealogie Nederland" + zwendel. Avec "Steinadler verlag" + betrug par contre, on arrive � 40. Enfin, "William Pince Publishers" + misleading claims nous renvoient vers une quinzaine d’autres sites. Ces formules entre guillemets correspondent aux noms commerciaux de l’entreprise de g�n�alogie de M. Pince selon les pays o� il a tent� de d�velopper son bizness ces derni�res ann�es. Respectivement la France, les Pays-Bas, l’Allemagne et la Grande Bretagne. Le mot derri�re le "+" signifie, lui, "arnaque" dans chacune des langues (sauf misleading claim qui veut plut�t dire publicit� mensong�re en anglais). Ca fait quand m�me beaucoup de commandes whois [1] pour trouver qui se cache derri�re chacune des pages impliqu�es, et beaucoup de recommand�s � envoyer. Mais il n’est pas dit qu’une r�putation se laissera ternir par une simple barri�re postale.
Parmi ceux qui propagent des informations erron�es et injustifi�es sur la nature des activit�s commerciales de Monsieur Van de Aa, citons l’OFT [2], officine gouvernementale britannique qui a contraint notre ami � signer — certainement sous la menace — une esp�ce de charte par laquelle il s’engageait, en substance : « � ne plus pr�tendre que le nom du client remonte � plusieurs si�cles s’il n’y a aucune preuve de cela ; � ne plus emp�cher le retour du livre �dit� sous pr�texte qu’il s’agit d’une �dition unique nominative ; � ne plus pr�tendre que l’arbre g�n�alogique est imprim� sur du beau papier sp�cial pour qu’il puisse �tre compl�t� sur de nombreuses g�n�rations quand il n’y a que des feuilles blanches � remplir par le client ; � ne plus pr�tendre qu’une nouvelle source d’informations a �t� d�couverte sur le nom de famille du client ; � ne plus pr�tendre que la fondation a effectu� des recherches g�n�alogiques intensives sur le nom du client quand ce n’est pas le cas ». Le texte original qui a pour titre « OFT stops misleading claims by Dutch family tree publisher » [3] se trouve sur le site de l’OFT.
D’autres sc�l�rats oeuvrant aux fronti�res de la l�galit� n’h�sitent d’ailleurs pas � reprendre l’information [4] dans un tr�s douteux "rapport sur la mise en oeuvre des lignes directrices de 2003 r�gissant la protection des consommateurs contre les pratiques commerciales transfrontali�res frauduleuses et trompeuses". Il s’agit de militants de l’OCDE, un groupuscule agissant dans l’ombre. Si c’est pour jeter l’anath�me sur d’honn�tes commer�ants, et bien vous avez raison de vous cacher messieurs les l�ches !
Pour couronner le tout, ajoutons que le Daily Mirror, cet organe de la presse de caniveau britannique, n’a pas h�sit� � taxer Monsieur Pince de « fraudeur gluant », de « vil sp�cimen », de « ver » et m�me d’« escroc » ! Imaginez que ces mots sont toujours accessibles aux yeux du lecteur dans leur version originale ! Quelle honte !
Restons dans les junk media : nous lisons dans des journaux �trangers (ici et l�) des informations relatant les d�m�l�s judiciaires de Monsieur Aa, o� il est question d’ « escroquerie � grande �chelle », d’amendes, de prison et d’indemnisations. Internet est vraiment le lieu de tous les mensonges. Ou alors c’est le traducteur qui est impliqu� dans le complot. Quoiqu’il en soit, ces pi�ces ne pourront �tre vers�es au dossier au titre de preuves, n’importe quel juriste vous le dira. Et quand bien m�me Monsieur Aa aurait commis par le pass� quelques erreurs de communication, n’a-t-il pas droit � une quatri�me chance, comme tout le monde ?
En France, l’UFC-Que choisir a lanc� fin septembre un appel � t�moignages pour ensuite diffuser une note intitul�e « Une offre de g�n�alogie pas du tout g�niale ». Contact�e par Cuverville, l’UFC pr�tend avoir re�u une quinzaine de t�moignages, « essentiellement de personnes ayant fait preuve de m�fiance et quelques uns d�non�ant la non r�ception de leur commande ». Une quinzaine de t�moignages ? Vu le nombre de publicit�s envoy�es par Monsieur Van, autant dire aucun. Et pour m�me pas 50 euros, ils attendaient quoi, ces gens ?
[1] « Whois est un service de recherche fourni par les sites des Registres Internet r�gionaux (RIR) permettant d’obtenir des informations sur une adresse IP ou un nom de domaine » (Wikipedia).
[2] Office of Fair Trading.
[3] « l’OFT met un point d’arr�t aux publicit�s trompeuses d’un �diteur d’arbres g�n�alogiques n�erlandais ».
[4] « Le 20 juillet 2005, l’OFT a obtenu que William Pince Publishers et son administrateur s’engagent � ne plus tromper les consommateurs britanniques et � respecter les lois de vente � distance. Ce g�n�alogiste n�erlandais pr�tendait en effet, � tort, �tablir des arbres g�n�alogiques individualis�s � des consommateurs britanniques dont les noms de famille �taient peu courants ».
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