DIMANCHE 7 février : l’UMP dévoile la liste varoise pour les élections régionales en présence de Hubert Falco, tête de liste départementale, et Thierry Mariani, tête de liste tout court. À cette occasion, le candidat rappelle tout le mal qu’il pense du Front national : « voter à l’extrême droite, c’est voter Vauzelle [1]. Le Pen a servi à deux reprises de bouée de secours aux socialistes ! »
Aujourd’hui lundi, le même Mariani se fend d’un communiqué où il exprime son indignation, outré que le Parlement Algérien puisse envisager « d’adopter une loi criminalisant le colonialisme français, créant des tribunaux spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux et prévoyant de demander à la France des excuses et des indemnités ».
« Tout en respectant la souveraineté du Parlement algérien, j’avoue mon incompréhension et mon indignation face à cette initiative et m’interroge tant sur son objectif que sur ses motivations profondes. Sous couvert d’enjeux de pouvoir internes, c’est non seulement ceux, rapatriés, qui ont vécu aux côtés du peuple algérien jusqu’en 1962 que l’on insulte, mais aussi, avec l’ensemble de l’armée française, les harkis que l’on méprise et que l’on injurie une nouvelle fois ».
Les motivations profondes de Thierry Mariani ne pointent, elles, qu’un seul objectif : séduire un électorat traditionnellement acquis au Front national, héritiers de harkis et pieds-noirs revanchards peu enclins à la repentance.
On rapprochera ces déclarations de celles de Hubert Falco, multiples, quant à la création d’une "fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie" et la présentation d’une nouvelle loi visant à interdire les injures faites aux harkis. Cette dernière initiative est soutenue à l’Assemblée nationale par un député enthousiaste, Raymond Couderc, qui est aussi tête de liste de l’UMP pour les Régionales en Languedoc-Roussillon [2].
Depuis 50 ans et l’installation massive des rapatriés sur la côte méditerranéenne, les élus et candidats de droite se succèdent en ravivant pour chaque élection la flamme du temps béni des colonies.
Pourtant, l’argument de vente de l’UMP en PACA, slogan inscrit sur tous les prospectus de Mariani, c’est « la France change, ma Région doit changer aussi ». Oui : tout doit changer, sauf les idées moisies et l’opportunisme électoral.