GLISSEMENT sémantique après glissement sémantique on arrive bientôt au terminus. L’expression à la mode « TVA sociale » laisse imaginer une mesure allègeant le montant de cet impôt indirect (la TVA) au bénéfice des plus démunis. C’est fait exprès. Mais avec l’actuel pantin qui gesticule à la tête de Bercy en attendant son sacre, ça devient tout autre chose :
« Le ministre des Finances Nicolas Sarkozy a proposé mercredi devant le Sénat de "mettre à l’étude sans a priori" la TVA sociale, consistant à augmenter la TVA pour baisser les cotisations sociales patronales sur les salaires » [1].
Un allègement de l’impôt des plus pauvres ?
Non, plutôt un allègement des cotisations patronales et une augmentation de la TVA pour tous : « La commission des finances du Sénat [...] suggère depuis des années de faire basculer un point de PIB, soit 16 milliards d’euros de cotisations sociales, vers une hausse de TVA qui augmenterait ainsi de 4 points » [1]. Une bagatelle ! C’est beau la solidarité, quand même. On se demande si le frère du ministre, vice-secrétaire général de la CGT ou presque, n’y est pas pour quelque chose.
En attendant, le ministre du budget finalise les dernière mesures qui finiront de redresser la France d’ici les prochaines élections présidentielles : l’augmentation du tabac, des prix de la grande distribution, des tarifs bancaires, du gaz, du pétrole, du coût de la vie, de la durée du travail... Sans oublier la vente de l’ensemble des réserves de plomb de la banque de France.
[1] Dépêche AFP du mercredi 10 novembre 2004.