SI son homonyme des environs d’Arles ne connaît que la plaine aride, La Crau du Var est bel et bien une zone humide. Les édiles du cru demandent et redemandent à patauger dans l’eau. Que ce soient les inondations ou le fermage, c’est la fête à la grenouille !
Avant de laisser la mairie à son fils, Gérard Simon a placé sa ville sous la coupe réglée des fermiers généraux de Veolia. La ville de La Crau était liée jusqu’à fin juin 2008 à l’une de ses filiales, la Société Varoise d’Aménagement de Gestion (SVAG). Rien ne pressait donc pour lancer les appels d’offres après les municipales de mars ! Enfin, ça, c’est votre avis, mais pas celui de M. Simon ni celui de Veolia : après une belle mise en concurrence, le hasard a fait que seule la SVAG a répondu à l’appel d’offres et par là même, emporté le marché. Pour quinze ans. Merci qui ?
Il s’est passé la même chose dans une autre commune de l’Est toulonnais, à savoir le Pradet. Dans ce cas aussi Veolia empoche la mise. Pourquoi cet empressement ? Pour le bien de la collectivité ?
Nul ne sait (encore) si les Craurois apprécient d’être liés à Veolia jusqu’en 2023. Le prix de l’eau était déjà le plus élevé de la Vallée du Gapeau, avec un mètre cube à 3,68 euros en 2007.
Les opposants à la famille Simon crient, eux, au scandale. Le challenger de droite Jean-Pierre Sabathé dénonce le tour de passe-passe « parce qu’il n’a pas été envisagé […] les possibilités d’une régie publique » (bolchevique !). L’opposant de gauche Gilbert Roux pointe l’isolement de La Crau au sein de la Communauté de Communes de la Vallée du Gapeau (CCVG) puisqu’ « à la Farlède, le contrat de 10 ans arrive à échéance en 2014, celui de Solliès-Ville, contracté pour six ans, s’achèvera en 2009 » [1].
[1] Var Matin, 25 janvier 2008.