QUATRE mois après sa proclamation en février 1848, la deuxième République française écrase en juin les révoltes ouvrières. La nouvelle constitution est adoptée le 4 novembre, l’élection présidentielle suit en décembre.
George Sand, républicaine, féministe (et familière des Seynois), s’exprime pendant la campagne.
« Dans le cas où la République n’eût point été proclamée en France, et où il nous eût été imposé par les événements de choisir entre plusieurs prétendants, M. Louis-Napoléon Bonaparte eût pu être le mieux intentionné, le moins dangereux, parmi tous ceux qui se seraient présentés. Mais, sous la République, M. Louis Bonaparte, ennemi par système et par conviction de la forme républicaine, n’a point le droit de se porter à la candidature de la présidence. Qu’il ait la franchise de s’avouer prétendant [au trône], et la France verra si elle veut rétablir la monarchie au profit de la famille Bonaparte. Mais qu’il ne se serve pas d’une institution républicaine pour travailler au renversement de la République » (décembre 1848).
Le 10 décembre, Louis-Napoléon Bonaparte est élu pour quatre ans avec 74% des suffrages exprimés. Trois ans plus tard, après un coup-d’état, il rétablit l’empire.