C’est avec une immense tristesse que nous apprenons la défection du roitelet du Var qui renonce à se prendre une tôle aux élections régionales PACA 2010.
On savait l’imminence d’une telle annonce, hélas. Il y a des signes qui ne trompent pas. Ainsi, le fait que le nouveau directeur départemental de Var matin Philippe Courtois [1] investisse deux colonnes pour s’exprimer sur l’événement laissait présager le pire.
Dans ce billet publié vendredi, explicitement intitulé Élection régionale - Toulon : Hubert Falco s’exprime ce matin, Philippe Courtois évoque monsieur le maire avec cette distance qui caractérise les grands professionnels : « [...] pas facile de dire non à des proches, des amis, à la famille, qui refusent de voir le Secrétaire d’État à la Défense s’éloigner de sa chère rade, où il se sent tellement chez lui [...] ».
Surtout, Philippe Courtois objecte que le casse-tête de Hubert Falco « s’apparente au choix de Sophie ». Le Choix de Sophie est cette œuvre racontant le dilemme d’une mère juive déportée avec ses deux enfants et condamnée, par un nazi particulièrement retors, à choisir celui des deux qui survivra. Mon fils, ou ma fille ? Ma région, ou ma ville ? Parallèle audacieux, sensible et pertinent.
Et puis samedi, ce n’est pas une, ce ne sont pas deux, messieurs-dames, mais bien quatre pages, oui monsieur, oui madame, consacrées par Var matin au cataclysme, sans compter la grosse photo et le gros titre de la Une ! « Cœur de varois contre raison d’État ». « Après plusieurs mois de douloureuse réflexion, Hubert Falco a finalement fait le choix de Toulon. À droite, le nom d’Hubert Falco avait créé le consensus. Et surtout Nicolas Sarkozy l’avait choisi en personne. D’autres, en région Paca, seraient sans doute prêts à reprendre le flambeau. Mais qui aura la force de le porter jusqu’au bout ? » « Le cœur a ses raisons que la raison d’État ignore parfois ». « Quand avez-vous su, au fond de vous-même, que vous ne seriez pas candidat ? »
Quel dommage ! Tapis rouge déroulé, toutes les conditions étaient remplies pour assurer la victoire d’Hubert. Nicolas le voulait. Les Toulonnais le voulaient. Et Var matin cœur fidèle, peuchère, pleure toutes les larmes de son corps de papier en essayant de se soigner les aphtes, car comme dit l’adage, "qui trop lèche a la langue toute râpeuse".
[1] Qui on s’en souvient avait remplacé le socialo-communiste Patrice Maggio à la tête du journal, dès le mois de mai dernier.