FIN des travaux. Horace Lanfranchi et Hubert Falco, respectivement pr�sident du Conseil g�n�ral du Var et pr�sident de l’agglom�ration TPM, ont inaugur� le Palais des sports de Toulon [1] vendredi 17 mars 2006. Ruban et petits fours, objectifs et micros [2].
Si la presse nationale n’a pas �voqu� la situation g�ographique tr�s particuli�re du b�timent, les m�dia locaux l’ont balay�e en un froissement de page. Ce n’est pas un anecdotique et ponctuel encart dans Var matin, ni quelques allusions au nucl�aire dans des reportages t�l�vis�s de FR3 compl�tement d�connect�s de la construction du palais, qui vont pouvoir exon�rer les journalistes de leur responsabilit� dans l’occultation du scandale.
Ce scandale, quel est-il ?
Admettons la bonne foi de Falco. Admettons que, bon Toulonnais, il confonde fatalisme et art de vivre, ou qu’il ait �t� mal conseill�, mal renseign�, bref, qu’il ait d�couvert que son palais allait �tre �rig� � l’int�rieur m�me d’un "cercle d’urgence nucl�aire" � l’automne 2004, dans les colonnes de Cuverville, alors que le processus �tait d�j� bien engag�. Foutage de gueule, mais admettons.
Le probl�me n’est pas de savoir si, en cas d’incident nucl�aire, les gamins courant apr�s un ballon dans le palais seront plus irradi�s que les habitants de Font-Pr�.
Le probl�me concerne l’hypocrisie des pouvoirs publics quant � la s�curit� urbaine. Affirmons-le : la responsabilit� de l’Etat est totale.
Car c’est l’Etat qui, via le minist�re de la D�fense, a d�velopp� l’activit� nucl�aire en plein centre urbain (l’agglom�ration toulonnaise est riche d’environ 400.000 �mes).
C’est aussi l’Etat qui, via la Direction D�partementale de l’Equipement et la Pr�fecture, a jou� le jeu tr�s officiel et tr�s rassurant du Plan Particulier d’Intervention, et trac� les fameux cercles d’urgence nucl�aire pour lesquels on calcule qu’il y a « le maximum de morts » en cas d’accident [3].
C’est l’Etat enfin qui, via la Pr�fecture — toujours elle —, a donn� l’autorisation de construire un complexe sportif d’une capacit� de 5000 places dans un de ces cercles d’urgence. A quoi sert donc de tracer ces p�rim�tres ? A rien. L� est le principal, le beau, le grand foutage de gueule.
D�couvrir tous les �l�ments du dossier.
[1] Il y a encore quelque semaines, il �tait pr�vu que la b�tisse prenne le nom de Palais omnisports Jaur�guiberry.
[2] Pour la cinqui�me fois depuis octobre — � notre connaissance —, Var matin �tait gratuit. « Vous avez entre les mains votre Var-matin complet [...] Et pourtant, ce journal est exceptionnel car il vous est offert par Var-matin, le Conseil g�n�ral du Var et la ville de Toulon � l’occasion de l’ouverture du Palais des sports de Toulon ». Offert : cela signifie que le contribuable qui ne tient pas � lire le journal le paie quand m�me via le budget communication des collectivit�s locales impliqu�es.
Var matin fut aussi gratuit le 19 octobre 2005 (pour l’ouverture d’un hypermarch� Castorama � la Garde) et les 18, 19 et 20 novembre 2005 (pour la f�te du Livre organis�e par le Conseil g�n�ral).
[3] Propos tenus par le Sous-pr�fet du Var. Lire l’entretien complet ici.